L'église Notre-Dame de Sérignac-sur-Garonne

L'église connait plusieurs phases de constructions, et notamment, une période importante de remaniements lorsqu'elle est cédée peu après son édification au prestigieux ordre de Cluny.

L'édifice roman a été construit au début du XIe siècle selon un plan à nef unique. Le choeur est complété par une abside en hémicycle. Il est probable que les pierres cubiques des murs en petit appareil proviennent des ruines de villas gallo-romaines environnantes.

En 1062, l'église est cédée au prieuré clunisien de Layrac qui entreprend la construction d'un nouveau portail d'entrée et la transformation du choeur en choeur monastique. Les voussures de ce portail sont remarquablement sculptées de claveaux taillés en pointes de diamant et de fleurs à huit pétales. L'ordre de Cluny termine également le couvrement en cul-de-four de l'abside, tandis que la nef, originellement charpentée, devra attendre le XIXe siècle pour être voûtée d'ogives.

C'est avant tout son clocher du XVIe siècle, constitué d'une flèche torse à base octogonale, qui donne à cette église son caractère particulier. Fragilisé par la foudre en 1921, il est entièrement démonté en 1922 et remplacé par une toiture éverite (fibrociment), la municipalité de l'époque n'ayant pas les moyens de le reconstruire. Il est reconstruit en lamellé-collé par les compagnons du Devoir en 1989.

FEDERATION EUROPEENNE DES SITES CLUNISIENS

Journal le Sérignacais décembre 2022

SERIGNAC SUR GARONNE qui a intégré la Fédération Européenne des Sites Clunisiens en mai 2022, s’est engagé dans la candidature d’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco aux côtés de Laplume, Layrac, Moirax et Mouchan dans le Gers.


L’adhésion à la Fédération crée un lien indéniable entre les différents sites et permet de faire vivre notre patrimoine qui, hélas, est encore trop peu ou mal connu.
Depuis 2005, le Conseil de l’Europe reconnaît le réseau des Sites Clunisienscomme « Grand Itinéraire Culturel » pour le rôle majeur joué par Cluny dans la formation de l’identité européenne.


L'ordre de Cluny est un ordre bénédictin du 10 ème siècle placé directement sous l’autorité du pape. L'abbaye de Cluny s'impose alors sur l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, devenant ainsi le plus important ordre monastique du Moyen Âge.


Aujourd’hui, dans le cadre de la Fédération Européenne des Sites Clunisiens, ce sont près de 200 sites qui, dans 8 pays d'Europe, œuvrent en commun pour des projets locaux, régionaux et internationaux. Le plus ambitieux à ce jour est la candidature d'inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO d'une liste Cluny et les Sites Clunisiens en Europe.


Pourquoi Sérignac ?


L’église de Sérignac apparaît pour la première fois dans une charte datée de 1062 sous le nom de Nostra Dama de Serinhaco. Elle a été donnée à l’abbaye de Moissac, dépendance de Cluny, par le fondateur du prieuré de Layrac, Hunald 1er abbé de Moissac et ancien vicomte du Bruilhois. L’église actuelle a conservé une partie importante des murs de cette église
primitive. Lors de sa donation, le chœur fut agrandi et le portail rénové.


Depuis la création de la bastide en 1273, le village se déploie désormais autour de l’église. Elle possède des atouts de taille : un magnifique portail sculpté, un parquet marqueté, un baptistère en bois, belle pièce d’ébénisterie, une série de vitraux d’Henri Feur ainsi qu’un clocher tors, unique en Lot et Garonne L’enjeu : la reconnaissance de ce patrimoine «universel et unique de par sa densité et sa diversité ». Dans chacun des sites, adhérant à la Fédération, des comités de pilotage existent ou sont en cours de création pour élaborer les
dossiers « car cette candidature à l’Unesco n’est pas l’apanage d’un élu mais concerne tous les habitants ».


Depuis notre adhésion à la Fédération, les choses s’accélèrent. Nous avons reçu une signalétique particulière (plaque d’entrée de village, plaque explicative en lave émaillée, rosace de la Fédération) qui va prochainement être installée dans le village.


Cependant, il ne s’agit pas tant de discourir sur de belles églises et œuvres d’art mais surtout de parler d’une certaine vision du monde qui porte des valeurs de prospérité et d’hospitalité, que nous comptons bien raconter.


Nous espérons aussi que cette candidature apportera un gain touristique supplémentaire. Des études qui ont été éditées par le ministère de la Culture, il y a quelques années, estiment

à 30 %, en moyenne, l’augmentation de l’activité touristique des sites reconnus par l’Unesco. Cet été, déjà, quelques touristes sont venus car nous étions répertoriés comme site clunisien.